Performances actuelles et potentiel de l'IA

7 juin 2021

Le concept d’intelligence artificielle n’est pas nouveau. Dès les années 50, Alan Turing se demande si une machine peut « penser ». Les algorithmes apprenants, dont on parle beaucoup, ont été utilisés dès le XXème siècle lors du match d’échec entre Deep Blue et Kasparov par exemple. Ce qui change vraiment aujourd’hui c’est #1 la puissance de calcul et #2 le nombre de données dont nous disposons.

C’est donc aujourd’hui assez logiquement que l’IA est la priorité n°1 de tous les géants de la Tech : Google, Facebook, Apple, Microsoft, Oracle, IBM, Tesla…
La technologie, alimentée par nos données, c’est un peu leur ADN, voir leur business model pour certains.

Lors du World Economic Forum de 2018, Sundar Pichai (CEO de Google) déclarait : « AI is probably the most important thing humanity has ever worked on. I think of it as something more profound than electricity or fire. ». L’extrait de l’interview est ici.

Alors, en 2021, où en est-on des performances de l’IA, spécifiquement pour les applications concrètes qui nous intéressent : les prévisions sur les marchés de l’électricité ?
Et quelles sont les avancées à anticiper à moyen terme (10 / 20 ans) dans le domaine ?

Regardons les acteurs historiques de la finance par exemple. Ils ne manquent pas de données, traiter de l’information est même leur cœur de métier. Pour autant, leurs avancées en termes d’IA sont étrangement peu connues, ou communiquées par leurs départements marketing et communication. En termes de prévisions de fondamentaux ou de prix, aucune prévision via IA n’a été lancé sur le marché de leur part.
Tant mieux pour nous, COR-e, c’est d’ailleurs probablement l’une de nos raisons d’exister.

Sans citer les noms de nos concurrents directs de tailles plus modestes, nous n’en connaissons peut-être qu’un ou deux qui utilisent vraiment de l’IA pour modéliser leurs prévisions. Les autres sont sur des méthodologies traditionnelles ou hybrides (si l’on prend, par exemple, les données de la veille pour deviner le lendemain). Les premiers sont manuels et donc extrêmement couteux et chronophages, les secondes ont des œillères finalement, puisqu’elles ignorent de très nombreux facteurs historiques.

Notre parti pris, c’est d’être dans l’IA à 100% pour nos prévisions. Nous ne « trichons » pas avec les données de la veille pour adoucir nos prévisions quand elles annoncent de grands écarts qui pourraient surprendre. Nous optimisons les algorithmes et prenons des décisions d’inclusion ou d’exclusion de certaines données ou plage de temps pour gagner en performance, mais c’est bien l’IA qui calcule seule ensuite.

En termes de performance, voici quelques exemples sur DE et FR en 2019 et 2020 :

  • Notre taux de bonne direction – ce qui est probablement pour un trader l’indication la plus importante – sur l’intégralité d’une journée spot oscille entre 55% et 60% en moyenne sur une année. Sur les tendances des futures, il peut avoisiner 75%.
  • Notre erreur absolue moyenne sur le prix journalier calculé la veille(J-1) est en dessous de 2€ sur FR et légèrement au dessus pour DE en 2019 et 2020. Cette moyenne est bien sur impactée par quelques journée ou les prix s’envolent ou s’effondrent, et ou il sera plus important de regarder la direction pour savoir s’il faut vendre, acheter ou ne rien faire. 2021 est par aux alentours de 3€, impactée par la hausse exceptionnelle du CO2 qui nous a amené à re-optimiser nos modèles.

Avec une période COVID à gérer, c’est à dire une situation qui n’a aucun précédent, on est plutôt fier de ces résultats et de la rapidité d’adaptation de nos algorithme à une nouvelle donne économique. Nous fournissons bien sur des backtests beaucoup plus précis sur demande et nous allons bientôt permettre à nos clients de suivre, directement dans l’interface graphique, la performance de nos prévisions en temps réel.

2 ans de pure R&D furent nécessaires avant de commencer à commercialiser nos premiers modèles prédictifs en 2019… Car, contrairement à une illusion qu’on entend parfois chez certaines startups, l’IA ne s’improvise pas en 3 lignes de codes.

En outre, nos clients bénéficient aujourd’hui de 3 avantages extrêmement importants :

  • La flexibilité dans l’ajout de nouveaux jeux de données ou dans l’acceptation ponctuelle de quelques jeux de données de moins bonne qualité (très utile pour certains pays).
  • Le niveau de ressources demandé pour mettre à jour le calcul des prévisions pour tous les pays de la zones CWE. Nous le faisons 20 fois par jour, nous pourrions le faire toutes les 5 minutes si nécessaire, en accroissant simplement nos ressources serveurs.
  • La vitesse des calculs : entre la réception d’une nouvelle information, son traitement et sa restitution en prévision (non seulement du prix, mais aussi des fondamentaux), il nous faut souvent moins de 20 secondes.

Enfin, pour prendre un peu de hauteur sur l’IA et sortir du contexte purement métier, nous n’en sommes qu’aux balbutiements des changements profond que l’IA va engendrer sur notre société.

Nous sommes à l’étape 1, c’est déjà une petite révolution pour le secteur, mais nous restons très humbles sur l’IA. Ce que nous faisons n’a absolument rien à voir avec les travaux qui animent actuellement les géants de la Tech qui sont tous tournées vers la seconde étape : créer une vraie « intelligence » artificielle, à savoir curieuse, créative… autonome de la même façon que l’est l’intelligence humaine. On comprend vite que l’enjeu à moyen terme dépasse largement l’économie, il est sociétal et mondial et nous vous renvoyons à la phrase de Sundar Pichai en introduction. Pour ce qui est des marchés, l’arrivée à l’étape 2 signifierai probablement que le marché serait adressé uniquement par des IA capables à tout instant d’échanger au « fair price » sans possibilité de spéculation non anticipée par les autres IA. C’est en tout cas ce qu’on nous a opposé à quelques reprises dans des interventions publiques que nous avons pu faire. On parle peut-être de ce qui « pourrait arriver » dans 30 ou 50 ans mais il faut aussi considérer que, parallèlement, dans cet hypothétique futur, de nombreux métiers auront alors disparu dans tous les secteurs d’activité que nous connaissons et que nous vivrons alors dans un rapport au travail totalement différent, et dans une société que nous ne pouvons imaginer actuellement… Prophétiser ce qui se passera et ce qui n’aura finalement pas lieu (du fait de contre-pouvoirs divers que l’humanité a souvent su mettre en place pour cadrer une évolution potentiellement dangereuse), nous semble totalement impossible.

En attendant que le monde change drastiquement, ou pas, les humains restent aux commandes et ça reste notre vision chez COR-e.
Comme nous l’avions évoqué dans cet article, notre ambition, qu’elle soit court terme comme à 10 ou 20 ans, n’est pas de remplacer le trader, bien au contraire. Notre métier et notre objectif est d’aider nos clients à la prise de décisions humaines et à la mise en place de stratégies de couverture des risques, en les déchargeant des calculs et de l’analytique en amont.

Le marché de l’énergie a entamé plusieurs mutations récemment (libéralisation dans de nombreux pays, boom des énergies renouvelables…) mais d’autres grands changements arrivent du côté de nos habitudes de consommations (smart city / house, énergie à prix variables pour les foyers…). Nous vivons une époque très intéressante, dans un secteur réellement en pleine mutation.

Photo of Nicolas, managing director of COR-e

Nicolas Potier
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